La Semaine d’action sur les pesticides a lieu chaque année pour le retour du printemps, entre le 20 et le 30 mars. L’objectif de cette semaine est de mettre en évidence les alternatives qui évitent l’utilisation de pesticides chimiques. L’événement est ouvert à tous et nous visons donc à rassembler de multiples types d’événements et d’organisateurs : citoyens, organisations ou même acteurs institutionnels. Tout le monde peut organiser son propre événement : conférences, projections de films, portes ouvertes dans les fermes, jardins, dégustations biologiques, ateliers, spectacles, démonstrations, activités scolaires….

La semaine d’action sur les pesticides, ce sont plus de 1000 événements en France et à l’étranger qui seront organisés par les citoyens, les entreprises, les associations,  ou encore les collectivités territoriales. Au programme : conférences, ciné-débats, ciné-débats,  de moulins, de jardins, dégustations, démonstrations, ateliers, spectacles…

Les dangers des pesticides :

Les dommages causés par les pesticides ont été prouvés scientifiquement : les insecticides, les herbicides et les fongicides polluent l’environnement, compromettent notre santé, déstabilisent l’écosystème et réduisent la biodiversité. Pourtant, pour garantir des rendements élevés, une grande partie du monde continue à les utiliser de manière intensive. Des solutions de rechange, mais elles ne peuvent se résumer à de simples pratiques agricoles. Un changement radical dans le système de production et de consommation alimentaire est nécessaire.

Les pesticides, substances actives utilisées pour tuer les organismes vivants qui détériorent les cultures (herbes, insectes, champignons), sont utilisés en grandes quantités depuis les années 50 par l’agriculture intensive, notamment par la France et l’Espagne.

De nombreuses études soulignent les dangers des pesticides pour notre santé et notre environnement. En fait, les pesticides ne sont pas biodégradables, ils s’accumulent dans le sol et l’eau et finissent par se retrouver dans la chaîne alimentaire.

Moins de chimie, c’est plus de vie !

En privilégiant les méthodes naturelles (extraits végétaux, associations de plantes, compost…) et en favorisant la présence des alliés naturels du jardinier (oiseaux, insectes,…) vous préservez l’équilibre de votre jardin. Les produits chimiques nuisent aux êtres vivants (oiseaux, insectes,  vers de terre…) et engendrent déséquilibre, dépendance et pollution. De plus, ils constituent un risque pour la santé humaine. Sachez qu’un jardin vivant, où de nombreuses espèces cohabitent, nécessite moins de chimie !

Production et alimentation

Le système alimentaire actuel a pris des caractéristiques industrielles et ses principaux objectifs sont d’augmenter la quantité de nourriture produite, de maximiser les rendements et d’accroître les exportations. Ce modèle est basé sur l’utilisation croissante de dérivés du pétrole (utilisés dans les pesticides, les engrais et les carburants) et l’utilisation aveugle de ressources naturelles comme le sol, l’eau, les forêts et les océans, qui sont considérées comme des matières premières à consommer.

L’organisation Slow Food, met la valeur de l’alimentation et la dignité des producteurs au centre. Il s’agit d’une synthèse qui intègre l’agroécologie et qui est capable de fusionner les aspects sociaux, environnementaux, culturels et économiques. De nombreux facteurs soutiennent cette philosophie : la redécouverte du territoire, la défense de la fertilité des sols et de la biodiversité, la réduction des déchets alimentaires, le soutien à une alimentation plus saine et plus durable (par exemple en mangeant moins de viande), une étiquette narrative (qui nous informe sur les techniques de culture et tous les produits utilisés), la récupération des connaissances traditionnelles et un investissement accru en recherche publique qui répond en priorité aux besoins des populations. Dans ce cadre, une réduction drastique des pesticides est plus que réaliste.

Comment remplacer les produits phytosanitaires ?

Plusieurs alternatives non toxiques existent pour remplacer l’utilisation de produits phytosanitaires. On peut citer les solutions suivantes :

  • L’agriculture biologique, système qui vise à gérer de façon globale la production en favorisant la biodiversité, la fertilité des sols et l’adaptation aux conditions locales, en excluant le recours à tout produit chimique de synthèse ainsi qu’aux OGM ;
  • L’agroforesterie, à savoir l’association d’arbres et de cultures ou d’animaux sur une même parcelle, et qui permet de créer une grande diversité biologique, de diversifier les productions, d’aider à la fertilisation du sol, de stocker le carbone, …
  • La protection intégrée, qui consiste à remplacer les intrants extérieurs par des processus naturels de régulation ;
  • La permaculture, mode d’aménagement écologique du territoire, visant à concevoir des systèmes stables, durables et auto-suffisants.

 Un focus sur l’action des pesticides lors des élections françaises

Pendant  l’élection présidentielle française ,Générations Futures(une association française agréée par le ministère de l’Écologie depuis 2014) a mis l’accent sur les programmes des candidats en matière d’agriculture, de santé et d’environnement en lançant une cérémonie de clôture consacrée aux élections. Nous avons travaillé sur des vidéoclips avec de vrais discours des principaux candidats mais avec une mise en scène amusante et nous avons montré les vidéos pendant la cérémonie. Trois experts (un agriculteur biologique, un agronome et le porte-parole François Veillerette) étaient présents pour commenter, analyser et répondre aux questions du public sur les programmes des candidats. Ce fut un moment très intéressant et intense, et les échanges ont été très riches, le public essayant de déterminer lequel des deux avait le meilleur programme en matière d’agriculture, de santé et d’environnement.

Il reste des défis à relever

Malgré l’enthousiasme scientifique suscité par les nouvelles technologies de biopesticides afin de  lutter contre les ravageurs et les  maladies, la plupart d’entre elles n’ont pas encore été testées sur le marché. Lorsqu’il s’agit de l’utiliser dans des applications agricoles, « en fin de compte, tout ce qui compte, c’est ce que pensent les agriculteurs », dit le biochimiste Glenn King.  Aucun des chercheurs ne considère les biopesticides comme un substitut parfait aux produits synthétiques, que ce soit pour des applications agricoles ou de santé publique.