Le 18 février de chaque année, les travailleurs du monde entier célèbrent la journée mondiale d’action en faveur du droit de grève. Cette journée d’action a été lancée par la Confédération syndicale internationale (CSI) et les syndicats mondiaux en réponse à la spectaculaire attaque lancée contre la reconnaissance du droit de grève dans les conventions mondiales de l’OIT.  Le respect de la liberté d’association dans le monde est une exigence fondamentale et incontournable de l’Organisation internationale du travail (OIT). Le droit de grève est un élément essentiel de la liberté syndicale, il est important de défendre ce droit qui est menacé à plusieurs endroits.

Historique

À travers le monde, les syndicats ont fait appel au mécanisme de supervision de l’OIT pour se battre contre ce genre de violations, pour protéger les travailleurs et construire un mouvement syndical plus fort. Au mois de mars 2015, l’organisme directeur de l’OIT doit prendre une décision pour la résolution de ce conflit qui a eu un effet dissuasif sur le mécanisme de supervision depuis 2012.

Le droit de grève est un droit syndical fondamental garanti par les constitutions de 90 États. Il est aussi inscrit dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations Unies et dans la Charte sociale européenne. Plus qu’un droit individuel, le droit de grève est un droit collectif, le droit des travailleurs et travailleuses de débrayer et de faire usage de l’arme qu’ils emploient en dernier recours dans les conflits du travail.

Des pays n’autorisent pas encore le Droit de grève

Une poignée d’Etats n’autorise toujours pas la grève. Mais cela n’empêche pas certains salariés de mener des actions similaires. En général, ils n’attendent pas qu’on leur donne la permission pour déposer les outils ou manifester. C’est le cas dans certains pays du Golfe, où l’on trouve quelques entreprises qui ne s’opposent pas à la grève. Ou encore en Iran, où des actions régulières sont organisées, même si elles sont réprimées. Dans ces pays, la première étape va être de faire reconnaître la liberté syndicale des travailleurs et des travailleuses avant de pouvoir en arriver formellement au droit de grève. « Libération »

Atteinte au droit de grève aux États-Unis

Aux États-Unis d’Amérique, l’utilisation et la menace d’utilisation par les employeurs de remplacements permanents a effectivement miné le droit de grève dans le secteur privé au cours des dernières décennies. Les employeurs ont le droit légal de remplacer de façon permanente, mais non de licencier, les travailleurs qui participent à des grèves économiques légales. Cette distinction technique ne signifie pas grand-chose pour les grévistes qui ont été remplacés de façon permanente. En plus d’affaiblir le pouvoir de négociation des travailleurs, les employeurs utilisent la menace d’un remplacement permanent pour miner les campagnes de syndicalisation.

En raison de ce manque de protection, le nombre de travailleurs américains participant à des grèves économiques a chuté. En 2014, le nombre d’arrêts de travail majeurs et la quantité de temps de travail perdu sont tombés au deuxième niveau le plus bas depuis que le ministère du Travail a commencé à recueillir des données sur les arrêts de travail en 1947. L’an dernier, seulement 11 arrêts de travail ont touché 1 000 travailleurs ou plus, et c’était la sixième année consécutive que les journées de travail perdues représentaient moins de 0,005 % de toutes les journées de travail.

Droit de grève dans le monde

Une poignée d’Etats n’autorise toujours pas la grève. Mais cela n’empêche pas certains salariés de mener des actions similaires. En général, ils n’attendent pas qu’on leur donne la permission pour déposer les outils ou manifester. C’est le cas dans certains pays du Golfe, où l’on trouve quelques entreprises qui ne s’opposent pas à la grève. Ou encore en Iran, où des actions régulières sont organisées, même si elles sont réprimées. Dans ces pays, la première étape va être de faire reconnaître la liberté syndicale des travailleurs et des travailleuses avant de pouvoir en arriver formellement au droit de grève. « Libération »

L’article 23 de la Déclaration universelle des Droit de l’Homme dit :

  1. Toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage.
  2. Tous ont droit, sans aucune discrimination, à un salaire égal pour un travail égal.
  3. Quiconque travaille a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale.
  4. Toute personne a le droit de fonder avec d’autres des syndicats et de s’affilier à des syndicats pour la défense de ses intérêts.

Le droit de grève est un moyen de pression qui s’inscrit dans le fonctionnement de la démocratie, mais qui est nécessaire pour garantir cet article 23 de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Au point qu’il en est devenu consubstantiel.

Les droits du travail sont des droits de l’Homme et de la Femme et en tant que tels ils ne sont ni négociables, ni à géométrie variable. Le droit de grève, pour les travailleurs, c’est comme le suffrage universel : c’est le droit et le pouvoir de s’exprimer, de faire entendre leur voix, de défendre leurs droits là où ils vivent et travaillent, dans leur entreprise, directement, sans intermédiation. Sans droit de grève, il n’y a plus de syndicalisme libre, et indépendant. La reconnaissance internationale du droit de grève doit être réaffirmée et la liberté syndicale doit être reconnue et respectée partout dans le monde.




En cette Journée mondiale d’action en faveur du droit de grève, rappelons-nous de l’énorme chemin parcouru, mais aussi de tous ces rendez-vous historiques auxquels nous sommes conviés chaque fois que nous posons une action syndicale qui permet de faire bouger les choses. Supprimer le droit de grève replongerait le monde à l’époque féodale, où les employeurs exerceraient un pouvoir absolu sur leur main-d’œuvre.