La journée du 12 mars porte la dénomination « Journée mondiale contre la censure sur internet ».  A priori, la célébration de cette journée se fait chaque année à la même date depuis 2008. Et cela reste une initiative phare de l’organisation RSF (Reporters sans frontières). Cet événement a pour but de rallier tout le monde en faveur d’un Internet unique, sans restriction et accessible à tous. Il vise également à attirer l’attention sur le fait qu’en créant de nouveaux espaces d’échange d’idées et d’informations, l’Internet est une force de liberté. Cependant, de plus en plus de gouvernements s’en sont rendu compte et réagissent en essayant de contrôler l’Internet. Internet peut être un lieu de liberté, où l’échange d’informations et d’idées se fait sans restriction. Mais certains gouvernements tentent de le contrôler, par la censure et la surveillance.

Il y a même eu des arrestations et des détentions d’internautes dans certains pays. La Journée mondiale contre la cybercensure a été créée pour aider à soutenir un  » Internet unique et sans restriction  » accessible à tous, et pour  » attirer l’attention sur les façons dont les gouvernements du monde entier découragent et censurent la liberté de parole en ligne « . Il a été créé par Reporters sans frontières, une organisation non gouvernementale internationale basée à Paris qui lutte pour la liberté de la presse.

Histoire

La Journée mondiale contre la cybercensure a été célébrée pour la première fois en 2008, après que Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières, et Larry Cox, directeur exécutif d’Amnesty International, aient envoyé une lettre aux PDG de Google, Yahoo ! et Microsoft, demandant que cette journée soit observée. Depuis, Reporters sans frontières a décerné ce jour-là un prix Netizen qui récompense une personne ou un groupe ayant contribué à la défense de la liberté d’expression et de parole en ligne. Ils ont également créé un logo pour la journée.

Internet dans le monde

Selon une étude récente de Freedom on the Net, les deux tiers des internautes – 67% – vivent dans des pays où la critique du gouvernement, de l’armée ou de la famille dirigeante est soumise à la censure.

L’organisation classe chaque pays en fonction de sa liberté sur Internet : 0 est le meilleur, 100 le pire. En d’autres termes, les zones en rouge foncé ont le score le plus élevé, en d’autres termes, ont le moins de liberté sur Internet. La Chine, par exemple, obtient 88 points et l’Afrique du Sud 25.

L’Internet continue d’être avant tout un outil, un outil qui peut être utilisé à bon et à mauvais escient. Elle crée un espace de liberté dans les pays les plus fermés. Son potentiel en tant qu’outil de circulation des nouvelles et de l’information irrite les dictateurs et rend inefficaces les méthodes traditionnelles de censure. Internet est utilisé non seulement par les dissidents, mais aussi par les gouvernements, qui l’utilisent pour diffuser leur propagande et renforcer la surveillance et le contrôle de la population.

Accès limité

Selon un  rapport établi par study by freedom on the net , seulement un quart (24%) de la population de l’Internet avait un accès totalement gratuit. Vingt-neuf pour cent avaient un accès partiellement gratuit, et 35 % n’avaient aucun accès gratuit. Il n’a pas été possible d’évaluer 12% de la population Internet.


Les stratégies d’Internet poursuivies aujourd’hui par les régimes autoritaires ne consistent pas tant en des blocages purs et simples qu’en des manipulations et de la propagande en ligne. Des pays comme la Chine, l’Arabie saoudite et l’Iran continuent de filtrer de grandes quantités de contenu, ce qui renforce le filtrage en période de tension, mais les internautes de ces pays continuent à apprendre comment contourner la censure.

Mon Internet n’est pas censuré, alors pourquoi devrais-je m’en soucier ?

La censure d’Internet est souvent associée à des régimes totalitaires ou à certains pays du tiers monde, mais elle est en fait plus proche que beaucoup d’entre nous ne le pensent. Même en Occident, le débat est vif sur la neutralité d’Internet, qui est le principe selon lequel les fournisseurs de services Internet doivent permettre l’accès à tous les contenus et applications, quelle qu’en soit la source, et sans favoriser ou bloquer certains produits ou sites Web.

Il y a aussi la censure auto-imposée d’Internet. Avec l’essor de la publicité ciblée, de l’analyse de données et de la recherche personnalisée, les grandes sociétés Internet telles que Google et Facebook vous présentent en fait une version censurée de l’Internet, qui a été spécifiquement « adaptée » à vos goûts. L’idée étant qu’un Internet plus personnalisé serait plus attrayant, et conduirait à plus de clics, plus de pages vues, et finalement plus de revenus publicitaires.

Cela conduit à la création de dangereuses « bulles filtrantes », qui provoquent une polarisation accrue dans la société à mesure que nous sommes de moins en moins exposés aux opinions et aux opinions dissidentes. En fin de compte, les mesures prises par Google et Facebook pour personnaliser les résultats de recherche et les fils d’actualités sont une forme de censure, particulièrement dangereuse, car elles découragent le discours public nécessaire au bon fonctionnement d’une société civique.