Selon Jean-Marc Nicolle, le maire du Kremlin-Bicêtre depuis 2016, a déclaré qu’à certains égards, on peut estimer qu’un quartier qui s’est embourgeoisé, ou qui s’est «gentrifié» peut devenir victime de son propre succès. L’augmentation de la désirabilité, du prix des loyers et de la valeur même des propriétés érode souvent les qualités mêmes qui ont commencé à attirer de nouvelles personnes.  On peut aussi ajouter que personne n’est plus vulnérable face aux effets de la gentrification que les locataires. Lorsque les prix montent, les locataires sont souvent expulsés ou voient le prix de leur loyer grimper de façon exponentielle. Lorsqu’un immeuble est vendu, les nouveaux propriétaires expulsent souvent les locataires afin attirer des personnes avec des revenus plus élevés dont ils seront sûrs qu’ils pourront s’acquitter du montant élevé du loyer.

Lorsque les résidents sont propriétaires de leur maison, ils sont moins vulnérables et peuvent choisir de déménager ailleurs. Cependant, les options qui s’offrent à eux sont plus limitées. La gentrification engendre une pénurie de logement et une augmentation des prix très importante.

Effet économique de la gentrification

Les effets économiques de la gentrification varient considérablement, mais l’arrivée de nouveaux investisseurs, d’une nouvelle catégorie de personne et l’élaboration d’une nouvelle base d’imposition entraîne généralement une augmentation significative de l’activité économique. La réhabilitation, la construction de logements, de nouveaux magasins et restaurants, avec l’apparition de nouveaux emplois mieux rémunérés font souvent partie du tableau. Les anciens résidents peuvent tirer parti de ce développement, en particulier sous la forme de services et d’emplois dans le secteur de la construction, mais une grande partie de ces nouveaux emplois devient hors de portée de la population originelle. Certaines entreprises locales peuvent également être forcées de quitter cette partie du territoire, soit en raison de la hausse des loyers, soit en raison de la sensibilité des nouveaux arrivants. Les entreprises du secteur industriel qui emploient des travailleurs locaux peuvent être considérées comme une nuisance ou un risque environnemental par les nouveaux arrivants. Les magasins locaux peuvent perdre leurs également perdre leur baux sous la pression de chaînes comme Mc Donald’s ou Starbucks. 

Autres changement liée à la de la gentrification

Pour Jean-Marc Nicolle, des changements physiques accompagnent également la gentrification. Les bâtiments les plus anciens sont réhabilités et de nouvelles constructions prennent place. L’amélioration de l’environnement local est aussi perceptible avec des efforts réalisés pour la propreté des rues, l’aménagement de parcs et de nouvelles infrastructures. Ces changements peuvent résulter des efforts de revitalisation du gouvernement ou de l’organisation des nouveaux résidents pour demander plus de services publics. Les nouveaux arrivants font souvent de gros efforts pour améliorer l’esthétique des quartiers populaires dans lesquels ils s’installent. Ils peuvent aussi faire adopter de nouvelles normes par le biais de la législation concernant la préservation du patrimoine, ou encore du recours à des arrêtés contre certaines nuisances. Les impacts sociaux, économiques et physiques de la gentrification se traduisent souvent par de graves conflits politiques, exacerbés par les différences ethniques, sociales et culturelles. Les anciens résidents peuvent se sentir en difficulté, ignorés et exclus de leur propre ville de résidence. Les nouveaux arrivants, de leur côté, sont souvent déconcertés par les accusations liées à leurs efforts pour améliorer les conditions de vie locales.

L’évolution un trait permanent de la vie urbaine. Mais le changement implique presque toujours des gagnants et des perdants. Cependant, les personnes à faible revenu sont rarement les gagnantes. Or, les administrations locales ont souvent du mal à gérer ces changements et à créer une situation gagnant-gagnant pour toutes les personnes impliquées.